Martin CORIGAN

Handball : cette victoire « intolérable » de la France agace tout le monde (et voici pourquoi le choc n’est pas fini)

mai 8, 2025

La défaite choc des Bleus face à la Suède : mythe ou réalité d’une faillite ?

C’est l’événement qui laisserait songeur toute la planète handball. Les Bleus, leaders incontestés de l’EHF Euro Cup, se sont effondrés à Göteborg ? Une question s’impose : comment cette équipe, pourtant irrésistible sur ses quinze derniers matchs, a-t-elle pu vaciller face à une Suède revancharde ? Les chiffres ne mentent pas, et pourtant, l’histoire semble encore taboue.

Les faits : quand la domination ne tient qu’à un fil

  • Score final serré : 33-32 pour la France, arraché en toute fin de match. Oui, à une poignée de secondes près, la Suède égalisait, bouleversant l’issue.

  • Effectif français largement remanié. La moitié des cadres absents – rotation extrême.

  • Les hommes de Guillaume Gille paraissent parfois fébriles, l’avance s’évapore juste avant la pause. Un money time oppressant.

  • « On a douté, vraiment. Mais la foi collective nous a portés jusqu’au bout », confie Nicolas Tournat, capitaine du jour et buteur à six reprises.

Que fallait-il faire ? Se poser et analyser la série noire : 33 matches, 18 victoires suédoises, la France coutumière du yo-yo émotionnel face à ses démons nordiques. Voilà le revers de la médaille : cette histoire d’amour et de déchirements entre deux géants du handball européen.

Une dynamique sur le fil : blessures et jeunesse forcée

L’équipe de France, rajeunie sous contrainte par les blessures (Elohim Prandi, Kyllian Villeminot), découvre la fragilité de l’instant. Est-on prêt à tout perdre ? Les rotations imposées par la douleur illustrent une gestion hasardeuse, presque désespérée. Un clin d’œil cruel : il y a quelques mois à Orléans, la poisse frappait déjà à la porte avec des absents majeurs.

« C’est dans l’adversité que le groupe s’endurcit. Cette jeunesse propulsée dans l’arène scandinave a montré une maturité rare », témoigne un proche du staff, admiratif mais lucide sur le prix payé.

Incroyable, cette alternance de fulgurances et de flottements. Les statistiques l’éclairent implacablement : jamais trois buts d’écart, une Suède tenace pilotée par un Gottfridsson inarrêtable.

France-Suède : duel historique sur fond de rivalité

Ce n’est pas la première fois que les Bleus trébuchent face à la Suède ; 33 défaites françaises en 55 confrontations officielles ! La Suède, ce miroir déformant où l’orgueil français s’effrite, attendait son heure. Göteborg, Budapest, même cauchemar. Il fallait bien que le passé rattrape l’insolente domination tricolore des derniers mois.

Et soudain, le spectre de la demi-finale perdue à Budapest (33-34) resurgit, rappelant la fragilité éternelle des héritiers de Barjots et Experts.

Reconstruction, questions et prochain défi

Peut-on se réinventer après une telle secousse ? La psychologie du sport montre qu’après chaque chute, une renaissance s’impose. Les jeunes pousses auront-elles la résilience d’un Ludovic Fabregas ou la détermination d’un Vincent Gérard, si souvent sauveurs dans l’urgence ?

  • Enjeux tactiques : rotations, adaptation à l’adversité, gestion de la pression.

  • Prochaine montagne : la Norvège, à l’affût, pas encore rassasiée.

Le coach Guillaume Gille sera-t-il l’architecte d’un nouvel équilibre, ou l’heure d’un renouveau frappe-t-elle plus fort que jamais ?

« Nos adversaires n’attendent qu’un faux pas. C’est notre responsabilité de montrer que la force collective ne s’arrête pas là », prévient Melvyn Richardson, lucide quant à la fragilité de leur position dominante.

Analyse : la défaite, moteur ou poison ?

Reste l’ultime question. Cette défaite psychologique, inavouée car masquée par un succès comptable, sera-t-elle le point de départ d’une refonte ou la faille tragique d’un système trop sûr de lui ?

À l’instar des plus grandes dynasties du sport, les Bleus devront choisir leur camp : se relever plus grands, ou sombrer dans le doute. Le public, les médias, attendent une réponse franche dimanche face à la Norvège.

Liste de conseils pour l’équipe :

  • Se recentrer sur l’humilité au jeu.

  • Renouer la confiance jeune-vétéran.

  • Ne pas sous-estimer la capacité suédoise à rebondir.

Le handball, finalement, n’accorde nul répit à la suffisance. Restez vigilants, car chaque match peut être le dernier bastion d’une suprématie trop confortable.